(2012-2015)
À la mort de Dominic, tout le monde s’est empressé de faire des choses en son nom. Collecte de fonds, souvenirs, service commémoratif, tout y est passé.
Mais que faire de ses cendres? Ou encore de ses vieux vêtements, ou même de sa chambre? Il y avait tellement de décisions à prendre.
Dominic avait seulement deux ans lorsqu’il est décédé de la leucémie, et même s’il n’était pas très mobile, il adorait jouer dans les parcs. Il y en avait d’ailleurs un que nous pouvions apercevoir de notre cour, où l’on trouvait un vieux banc, une petite structure d’escalade et un tourniquet. Non loin, un grand arbre avait récemment été abattu. Nous nous disions que la ville le remplacerait et que ce serait l’endroit idéal pour aménager un banc commémoratif.
Nous avions également remarqué que la ville proposait un programme de bancs commémoratifs. Nous pourrions faire installer un nouveau banc dans un espace vert et y faire apposer une plaque personnalisée.
Après avoir présenté une demande, nous avons été mis en contact avec une conceptrice graphique qui avait suivi notre histoire et avait elle-même survécu à un cancer. Elle avait eu l’idée de créer une représentation des perles de courage de Dominic, avec un logo de pouce levé qui était devenu son symbole de prédilection la dernière année, car il ne parlait pas encore.
La plaque a dû être recollée, car elle s’est détachée du banc à plusieurs reprises cet automne-là. Mais l’été suivant, un événement étonnant s’est produit. Des équipes ont débuté des travaux à quelques pas de notre clôture arrière. Et comme par enchantement, un tout nouveau terrain de jeu est apparu, et notre banc y a été installé. Au début, nous étions contrariés; comme nous n’avions plus d’enfant, l’idée d’en voir jouer des dizaines à proximité était difficile à accepter.
Puis, nous avons eu une petite fille et, aujourd’hui, elle surnomme le terrain de jeu « le parc de Dominic ».
Et c’est parfait ainsi.