Je me nomme Claudine, j’ai 55 ans et mon seul objectif maintenant est de VIEILLIR car c’est la seule façon de vivre longtemps, longtemps (rires). Il y a 10 ans, à l’âge de 45 ans, j'avais plein d’énergie et une très bonne santé. Je mordais dans la vie! Puis, j’ai commencé à me sentir de plus en plus fatiguée. J'avais des sueurs nocturnes et une douleur à l’abdomen. Je me doutais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas.
J’ai passé plein de tests : prise de sang, échographie, scan, biopsie d’un ganglion et biopsie de la moelle osseuse... puis j’ai reçu un diagnostic de LLC (leucémie lymphoïde chronique) de stade 4.
J’ai été sous le choc, abasourdie et apeurée mais j’ai gardé confiance. J’ai vite été prise en charge par l’hôpital où je travaillais, l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (Montréal). Ça n’a pas été facile d’être suivie à même mon lieu de travail.
Il faut savoir que mon parcours avec la maladie est un peu atypique. Contrairement à plusieurs qui reçoivent ce diagnostic, j’ai commencé la chimiothérapie 10 jours plus tard. C’est aussi au même moment que j’ai assisté à ma première rencontre organisée par la Société de leucémie et lymphome du Canada. J’y ai reçu de la très bonne l’information sur les nouveaux traitements avec des hématologues reconnus, du soutien, de l’écoute et surtout, j’ai rencontré des gens qui vivent avec le même genre de diagnostic que moi.
Ça m’a fait énormément de bien, ça m’a donné de l’espoir… et nous avons besoin de l’espoir pour avancer. En 5 ans de chimiothérapie, j’ai eu 3 rémissions, 3 récidives et un syndrome de Richter (développement d’un lymphome agressif chez certaines personnes touchées par une LLC). J’ai finalement reçu, en 2017, une greffe de cellules souches (sang de cordon). Suite à ce parcours un peu atypique, je suis maintenant en rémission complète depuis 5 ans.
La morale est donc qu'il faut toujours y croire. Je ne dis pas que ça a été facile. J’ai été découragée, je suis tombée, j’ai voulu aussi tout abandonner, mais j’avais cette petite lueur qui me disait de continuer un petit pas à la fois.
Même si j’étais très bien entourée de ma famille et de mes proches dans cette épreuve, j’étais quand même seule avec moi-même dans cette pénible aventure. Aujourd’hui, j’ai envie de dire que malgré le cancer, il y de belles histoires. Que la médecine et la science avancent à grand pas et que tant qu’il y a des traitements, il y a de l’espoir et surtout de la vie. J’espère de tout cœur que mon histoire encouragera les personnes qui vivent une expérience similaire et leur donnera envie d’échanger avec d’autres personnes touchées par un cancer du sang.
Mes contacts avec la SLLC m’ont fait tellement de bien! Nous y sommes tellement bien reçus… Merci la vie!